Page 2 - La Guetteuse axonaise - 1934 - 2T
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Nouvelles nationales et internationales...
Napoléon raconté aux Allemands par Mussolini - Avril
Comme l'image de la France, malgré tout, reste imprimée au cœur des Allemands ! Image
ternie par trop de querelles, mais pourtant sans rivale et qu'il nous serait possible de réveiller
splendidement avec un peu d'audace et de foi en nous-mêmes.
On donne actuellement, au Théâtre d'Etat de Berlin, une pièce sur Napoléon, "Les Cent Jours"
et dont l'auteur n'est autre que Benito MUSSOLINI.
Cette pièce est belle. Comment ne le serait-elle pas étant donné le sujet et l'auteur ? Mais, ce
qui est vraiment émouvant, c'est l'attention de la salle. Je ne prétend pas que tout soit
agréable à un Français dans ce spectacle d'un Italien? Mais il y a l'essentiel, à travers les
malentendus, les ignorances inévitables, l'accueil loyal fait à notre grandeur !
Napoléon est interprété par un des plus grands acteurs allemands, Werner KRAUSS. Ce rôle
écrasant est tenu avec respect et avec force. [Philippe BARRÈS]
© en.todocoleccion.net
Les "gueules noires" chantent pour les "gueules cassées" - 13 mai 1934
Les rudes travailleurs des mines du Hainaut franco-belge, leur journée de
labeur au fond des mines une fois terminée, se réunissent pour chanter
ensemble leurs désirs d'évasion, leur joie d'avoir triomphé des difficultés
de l'existence, leur espoir de fraternité.
Un millier de mineurs appartenant aux sociétés de chant les plus réputées
du Nord, vêtus de leur costume de travail, accompagnés de fanfares et de
sociétés locales arrivent à Paris pour honorer les Gueules cassées de la
Grande Guerre.
Ce samedi 13 mai 1934, à 20h30, 1 000 mineurs et l'Orchestre
harmonique ont pris place sur l'estrade du Palais des Sports. Un succès
triomphal leur a été réservé par un public particulièrement vibrant,
lorsqu'ils ont interprété, avec un art extraordinaire, les œuvres anciennes
© Paris-Soir—5 mai 1934 de Lalande et Rameau, et les œuvres modernes de Lamy, Ropartz,
Radoux, Thomas, Debussy et Paul Lukas.
Nous avons pu constater, ainsi, après l'accueil que nous avions réservé aux chœurs russes, qu'il nous était possible de trouvez
chez-nous même des artistes qui n'avaient pas de points à rendre aux étrangers.
"riflard" et "rigoler" entrent au dictionnaire de l'Académie Française - 8 juin 1934
Les vingt-et-un membres de l'Académie Française, qui ont
travaillé hier après-midi au dictionnaire de la compagnie,
devaient être d'humeur badine. Ils ont admis deux mots
d'origine argotique qui, en dépit de leur caractère désormais
officiel, risquent d'offenser encore longtemps certains
amateurs de beau langage.
Le verbe "rigoler" signifie décidément, à dater de ce jour,
s'amuser très librement et d'une façon vulgaire. Le substantif
"riflard" suggèrera dans tout esprit bien né, l'idée d'un vieux
parapluie et "rictus", a enfin ses lettres de noblesse qu'il attend avec persévérance depuis 1873. "Nouveau riche", ajouté
somme exemple à l'adjectif "riche" voit confirmée l'utilité de son sens.
Regrettons "rescapé", tellement installé par l'usage, et surtout "midinette", ce si joli mot, recalés, l'un et l'autre à une séance
précédente et auxquels, souveraine et sans appel, l'Académie a préféré "rigoler" et "riflard"...
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